Obsidian is not yellow stone - États-Unis 2022-2023

Photographies - Cyanotypes sur tissus et papier - Gomme bichromatée sur papier Canson - Volumes en papier-

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Ce projet débute à l'été 2022 dans le parc de Yellowstone. Créé en 1872, il est le premier parc national créé au monde puis inscrit par la suite au patrimoine mondiale de l'UNESCO. Ce site géologique époustouflant abritant des fumerolles, des geysers et des sources chaudes qui grondent et jaillissent au milieu d'immenses plaines, donnent le sentiment de revenir à des temps immémoriaux. La création du parc, exemplaire dans sa démarche pour la préservation du vivant à la fin d'un siècle qui n'a pas encore de réelle de conscience écologique, souffre cependant de la déportation tragique des populations amérindiennes vers des réserves. 

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À cheval sur trois états (Wyoming, Montana et Idaho), le parc de Yellowstone se prolonge actuellement au sud jusqu'au parc de Grand Teton et de sa ville excentrique et clinquante Jackson Hole où règne l'esprit cowboys. Il prend fin à l'Est, un peu avant la réserve indienne de Windriver, qui marque une limite très nette avec la luxuriance des parcs. Ce contraste entre des territoires qui vivent l'abondance et d'autres qui subissent l'abandon, conséquence de l'histoire coloniale de la conquête de l'Ouest, m'a donné envie de chercher la présence des peuples amérindiens dans les paysages que j'ai traversés : de Yosémite à Yellowstone en passant par Monument Valley.

 

Intriguée par l'omniprésence de l'obsidienne dans le paysage de Yellowstone, j'ai cherché à photographier les sites abritant cette roche volcanique vitreuse datée d'il y a deux à quatre millions d'années, à récolter des échantillons de cette pierre iridescente, à tenter de trouver des histoires et des symboles relatifs à ses usages (fabrication des outils et des bijoux). L'occasion de tisser un fil directeur pour aborder les différents paysages concernés par ce syncrétisme entre culture amérindienne et présence des européens. 

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J'ai poursuivi le travail de création, après mon retour, en travaillant à partir de la matière récoltée, en créant des volumes en papier à partir d'impression de textures, en fabricant des drapeaux miniatures cyanotypés sur tissus comme une alternative à la boulimie américaine de cet objet omniprésent, enfin en travaillant certaines images à la gomme bichromatée rejouant l'esthétique propre à la photographie des pionniers de la fin du XIX°siècle.